Fromentaux

Captured

Like

On avait certainement l'air de loubardes à trainer ainsi un dimanche après-midi d'hiver dans ce vaste camp abandonné des Fromentaux. C'est un lieu un peu mythique, qu'on a souvent observé depuis les fenêtres des wagons de TER, lors des classiques voyages Ambérieu – Lyon. Le chien nous accompagnait ce jour-là. Il naviguait tranquillement entre les différents entrepôts du site, tout en nous surveillant du coin de l'oeil, spécialement lorsque nous disparaissions quelques minutes à l'intérieur de l'un d'entre eux. Bizarrement, il n'a jamais été tenté par l'exploration des bâtiments du chenil.

La zone ouest des magasins de stockage de munitions reste ma parcelle préférée. L'alignement des anciens blocs et leurs numérotations, la végétation dont plus personne ne se soucie et qui s'en donne à cœur joie, la voie ferrée qui découpe l'espace et la plaine de l'Ain qui s'étire à l'horizon. L'espace est tellement immense qu'il nourrit bon nombre de fantasmes. De 1919 à 1948, le site porte le nom d'Entrepôt de Réserve Générale du Temps de Paix. J'aime l'effet que ça fait quand on y pense.

On surveille les actualités : le projet Transpolis, sorte de ville-laboratoire qui permettrait de tester des solutions de transports urbains, devrait être lancé d'ici deux ans. En attendant, on apprend par Le Progrès que des gars du coin se sont fait pincés alors qu'ils récupéraient une demi-tonne de poutrelles d'acier découpées au chalumeau.